Une équipe de neuf bénévoles s'investit à la prison de femmes de Rennes
En ce dernier mardi de janvier, les neuf bénévoles de l’équipe Prison du Secours Catholique s’activent dans la grande salle de la délégation d'Ille-et-Vilaine. Ils préparent les colis de Noël, 80 pour les détenues de la prison des femmes de Rennes et une centaine pour les détenus de la prison des hommes.
Serviettes de bain, thé, café, gâteaux, Nutella, papier à lettres, crème Nivea, cartes de vœux, timbres sont glissés dans de jolis sacs. « C’est notre plus grosse dépense de l’année » explique Nicole, la responsable de l’équipe. « En équipe, on décide à l’automne ce qu’on va mettre dans les colis. On a des partenariats avec quelques enseignes, dont Yves Rocher. On achète au meilleur prix. »
L’équipe des bénévoles attend février pour distribuer les colis, après que la plupart des détenus, hommes et femmes, ont reçu les colis de leurs familles. L’équipe s’occupe de celles et ceux qui ne reçoivent rien. C’est la détention qui établit la liste des ayants-droits. « Cela a du sens pour nous, explique encore Nicole. On va en binôme distribuer les colis à la prison des femmes. On a un échange de quinze minutes avec chaque détenue. Souvent après, elles nous envoient un courrier de remerciement. On a moins de temps pour parler aux détenus de la prison des hommes, quelques minutes. »
Nicole est bénévole depuis cinq ans. « C'est une idée que j’ai depuis mon plus jeune âge. J’avais visité la prison d’Angers quand j’étais étudiante. J’attendais d’être à la retraite pour m’investir vraiment. » L’équipe du Secours Catholique propose plusieurs activités au sein de la prison des femmes de Rennes. Depuis un an, elle tient une boutique de vêtements au sein de la prison. Chaque jeudi, deux bénévoles reçoivent cinq à sept détenues particulièrement démunies et leur proposent gratuitement quelques vêtements et sous-vêtements. « On leur offre le café. C’est un bon moment d’échange. Il y a un partage, une écoute. On rigole. Parfois il y a des larmes. Certaines détenues nous confient leur histoire » se réjouit Marie-Cécile, bénévole depuis cinq ans. « C’est bien d’être en binôme pour recevoir les témoignages. C’est souvent du lourd à la prison des femmes. »
Le mardi après-midi, l’équipe accueille les détenues en fin de peine. « On leur donne des conseils pour préparer leur sortie de prison. On va en ville leur montrer les magasins, ce sont des sorties à la journée» explique encore Nicole. Ce sont aussi des détenues en fin de peine qui font le voyage à Lourdes une fois par an. « On présente notre projet à la détention, il y a toute une procédure pour permettre à cinq détenues de nous accompagner. »
Tout est fait pour adoucir le quotidien de ces femmes qui sont souvent incarcérées pour de longues années. Les détenues cultivent le jardin de la prison, et embellissent la petite chapelle du centre pénitentiaire avec les fleurs produites. C’est un rayon de soleil dans la grisaille de la détention. « Cela nous apporte beaucoup. On essaie d’être à l’écoute, présents, tout simplement » confie Michelle, bénévole depuis 2013.
Article rédigé par Jérôme Méar