
« Le bénévolat, c'est un enrichissement mutuel » Portrait d'Eric, bénévole engagé aux côtés des personnes migrantes
« Le bénévolat, c'est un enrichissement mutuel. Je pars du principe que l'autre est quelqu'un qui va m'apporter quelque chose », confie Eric, responsable de l'équipe d'accueil des personnes migrantes au Secours catholique d'Ille-et-Vilaine.
Tous les mercredis, il est sur le pont aux côtés des bénévoles qui assistent les personnes exilées dans leurs démarches administratives. Ce qui passe très souvent par une aide pécuniaire du Secours catholique ou une orientation vers d’autres partenaires.
Pour Eric, cet engagement bénévole aux côtés des personnes migrantes allait de soi. Durant toute sa carrière professionnelle, ce jeune retraité de 64 ans s'est consacré à la défense des personnes les plus vulnérables.
Eric a passé son enfance à Saint-Servan, près de Saint-Malo. Son père est ouvrier chaudronnier dans un chantier naval. Sa mère est femme au foyer. Eric est l'aîné de trois enfants. Il effectue sa scolarité primaire chez les frères de Ploërmel. Il fréquente ensuite le collège Robert-Surcouf et le lycée Jacques-Cartier.
Après le bac, il s'oriente vers des études d'éducateur à l'Institut régional du travail social (IRTS) de Rennes. Son diplôme en poche, il exerce d'abord en Ille-et-Vilaine au sein de l'hôpital psychiatrique Guillaume-Régnier. « J'ai eu la chance de débuter à l'hôpital avec de grands professionnels qui m'ont servi de mentors, raconte-t-il. Ils m'ont appris l'appris l'humilité par rapport à l'humain. »
Nous sommes tous possiblement concernés par des maladies mentales ou des périodes difficiles.
Son travail d'éducateur consiste à accompagner les personnes souffrant d'un handicap psychique en visant leur insertion sociale. Il est en lien avec les centres d'aide par le travail (CAT) qui proposent aux patients des occupations telles que le jardinage, la cuisine ou la production de miel. « C'est une sacrée victoire de les sortir de l'hôpital psychiatrique. Cela montre qu'il y a encore moyen de bâtir un projet de vie. Il faut de la motivation, composer avec les troubles et ne pas se laisser décourager. »
« Encouragé par son entourage », Eric passe et réussit le concours de directeur d'établissement sanitaire, social et médico-social en 2003. Après deux ans d'études à l'Ecole nationale de la santé publique (ENSP), à Rennes, il intègre comme directeur d'établissement les services sociaux de la Mairie de Paris. Le public ? « Beaucoup de mineurs non accompagnés. Je travaillais avec les centres de formation professionnelle et la Protection de l'enfance. »
Eric termine cette « carrière bien remplie » par un poste en Loire-Atlantique à la Protection de l'enfance. Une fois à la retraite, début 2023, il candidate comme bénévole au Secours catholique et rejoint l'équipe d'accueil des personnes migrantes.
Il était temps de donner du temps aux autres gratuitement !
Ce qui le motive ? « Je me demande toujours comment je peux les aider par rapport à leurs besoins fondamentaux, qui sont les mêmes que les nôtres. » Pour lui, cet accompagnement suppose d'abord de la « sincérité » et de « l'authenticité ». « Il ne faut pas leurrer les gens. »
Eric ne fait pas mystère de sa foi. Il se définit comme « croyant, pas suffisamment pratiquant ». Il place son engagement sous le signe de la « solidarité ». « Quand je reviens du Secours catholique, c'est réconfortant. Il n'y a pas d'ostracisme. Nous accueillons toutes les personnes, quelle que soit leur religion. Ce respect de tous est une vraie richesse. Je suis très attaché à l'aspect spirituel de notre mission. »
Eric a deux fils, aujourd'hui trentenaires. Sportif, il pratique le vélo et la natation.