Des obsèques dignes grâce aux bénévoles de Saint-Malo !
En février dernier une Convention « pour l’organisation d’obsèques dignes des personnes isolées ou démunies décédées sur la commune de Saint-Malo » a été signée entre la mairie de la ville, le CCAS et le Secours Catholique. Elle marque la reconnaissance par la municipalité de l’action de bénévoles du Secours Catholique de Saint Malo engagés depuis plus de vingt ans dans ce bénévolat.
L’accompagnement des personnes indigentes, sans-abri ou isolées avait été initié par le Père Paul Boulay un prêtre ouvrier, chauffeur de bibliobus, bien connu pour son attention aux gens de la rue, et qui exerçait son ministère à l’église St François Xavier dans le quartier de la Découverte. C’est tout naturellement que ses émules, Jules et Gérard, bénévoles au Secours Catholique, ont pris sa suite dans cette mission.
Avec la signature de cette convention, vivement souhaitée par les bénévoles impliqués, le Secours Catholique de St Malo est donc officiellement acté comme le maître de cérémonie compétent en matière d’obsèques de personnes très isolées et démunies. « Par une présence humaine et fraternelle », comme le souligne cette charte, le « Secours catholique organise et anime la cérémonie ».
A St Malo, désormais, lors des décès concernés, et après enquête, la municipalité doit prendre en charge les frais des obsèques et veiller à la dignité d’une cérémonie pour les personnes isolées et démunies. Un avis d’obsèques est publié dans la presse lorsqu’il n’y a pas de volonté contraire connue. Le CCAS informe les bénévoles, dans le meilleur des cas, 4-5 jours avant l’inhumation.
L’équipe de bénévoles recueille alors des informations sur la personne, allant parfois jusqu’à rencontrer des voisins ou même les habitués des lieux familiers du défunt. Cela permet la rédaction d’une biographie au plus juste, d’inviter du monde aux obsèques et d’adapter textes et musiques aux goûts de la personne décédée. Deux bénévoles du Secours Catholique animent la cérémonie, accompagnées souvent par des personnes volontaires pour effectuer ce geste de fraternité. Parfois quelques amis ou voisins du défunt sont présents ainsi que des soignants ou des membres du Samu social qui l’ont visité dans leurs tournées nocturnes.
Nous accompagnons une dizaine de défunts par an.
Nous indiquent Marie-Françoise Verquère et Maryannick Cadoret. « La cérémonie laïque est la plus fréquente sauf si le défunt avait une religion. Textes, prières et gestes adaptés sont alors pratiqués, parfois même par des représentants de la religion du défunt. Nous avions eu il y a quelques années des conseils par l’aumônier du Secours Catholique : Le Père Henri Chesnel. »
Il s’agit le plus souvent d’hommes. La moyenne d’âge est de 53 ans. Dans la majorité des cas ils ont eu une première vie avec une famille, des enfants, puis après une rupture, leur vie se réorganise souvent ailleurs et tant bien que mal. Dans beaucoup de cas, le recueil des informations laisse apparaître une enfance difficile et beaucoup de fragilités de toutes sortes.
Les bénévoles sont pleinement investis et parfois, leur mission se prolonge au-delà de la cérémonie des obsèques : par exemple, un proche en difficulté peut être recontacté ultérieurement afin d’évoquer à nouveau le défunt. Dernièrement, suite aux obsèques d’une dame ukrainienne, un groupe de seniors franco-ukrainiens s’est constitué pour des échanges suivis à thématiques culturelles.
En conclusion, Marie-Françoise Verquère et Maryannick Cadoret témoignent de leur engagement dans cette mission qu’elles souhaitent poursuivre. Elles apprécient d’être deux à l’assurer car la vie de la personne défunte, les conditions particulières de son décès sont souvent difficiles et questionnantes. Elles se réjouissent aussi de la présence d’amis et de voisins, de copains qui se sont armés de courage pour assister à la cérémonie. Elles-mêmes en ressortent toujours très émues.
Merci à elles pour leur engagement.