Solidarité Internationale : Mission apprenante avec la Caritas Kaolack

Du 4 au 12 mars 2023, neufs personnes de l'Équipe Bretagne Action Internationale (EBAI), composé des 4 délégations bretonnes, se sont rendues au Sénégal, dans le cadre d’une Mission Apprenante en partenariat avec la Caritas Kaolack.

Pour l'Ille-et-Vilaine, Pierre Fourel (animateur) était accompagné de Camille, bénévole dans l'équipe Migrants de Rennes Centre, qui nous livre ici un témoignage touchant sur son engagement et cette expérience enrichissante.

J’ai intégré le Secours Catholique au moment du COVID en 2021, car mon activité professionnelle étant au ralenti, je souhaitais que mon temps me permette de m’intéresser encore plus aux autres et à leurs difficultés. J’ai frappé à toutes les portes, et c'est l'Équipe Migrant du Secours Catholique de Rennes Centre qui m’a tendu les bras. J’accompagne, j’écoute, je conseille cette population avec toujours pour objectif de les rendre autonome, de faire ensemble mais pas de les assister. Je veux les responsabiliser dans un souci de dignité. 

2 ans plus tard, je suis toujours là avec la même envie et passion, autour d’un sujet qui fait débat en France mais qui pour moi est un combat quotidien pour faire changer les mentalités et casser les fausses informations. Fin 2022, on m’a proposé de participer à une mission internationale au Sénégal avec l’équipe de l’EBAI, composée des 4 délégations de Bretagne. C’est un rêve qui se réalisait !

J’ai beaucoup voyagé et cela m’a permise d’avoir l’esprit ouvert au monde. Pour moi je ne suis pas de France, je suis du Monde et le monde appartient à tous le monde. J’allais pouvoir à travers cette mission nourrir ce besoin de partage de cultures, de vie, de savoir-faire. Mais comme le reste de l’équipe, les mois avant le départ sont ponctués de questions diverses : Pourquoi moi ? Qu’est ce que va être réellement cette mission? Comment être active et trouver sa place? Qu’est ce que je vais pouvoir apporter etc … 

On passe de la fébrilité, à l’excitation , à l’impatience ou à la peur. Ce sont les montagnes russes jusqu’au jour J. Il ne s’agit pas d’une mission humanitaire comme on l’imagine, mais d’une mission apprenante basée sur la fraternité, l’échange et le partage d’expérience.

Comme le dit Marcel, on sera centré sur l’humain, sa bonté d’âme et les montagnes qu’il peut soulever avec intelligence et cœur ! Nous avons plusieurs axes de réflexion comme la découverte et la sensibilisation aux réalités sénégalaises, la découverte des dynamiques de Caritas Kaolack en milieu urbain et rural, le partage d’expériences sur l’animation et la mobilisation de groupes, la migration et enfin, la mise en place d’un partenariat avec une école.

Nous sommes 9 de toute la Bretagne à participer. Comme tout groupe, nous devons apprendre à nous connaître, à nous découvrir. Il est vrai que ce genre d’aventure est un accélérateur. On aura même l’impression au bout d’une semaine d’être une famille. 

Vers 16h, nous atterrissons et la mission devient enfin concrète, sous une chaleur de plus de 40°. Nous sommes accueillis par les formidables Marcel et Jacqueline qui vont s’occuper de nous avec dévouement et beaucoup de plaisir tout au long de la semaine. Je ne vais pas rentrer dans les détails de chaque jour car ce serait trop long, mais pour résumer nous avons découvert des projets de qualité mise en place par les salariés extrêmement compétents de la Caritas Kaolack qui répondent aux besoins des populations.

Les échanges avec les Sénégalais ont été très riches et inspirants. Nos pays sont très différents sur beaucoup de points, mais leur charité et leur énergie sont bluffantes. Ce sont des gens dévoués. Il y a une vraie dynamique mise en place par la jeunesse Sénégalaise qui a à cœur de faire évoluer la société et des traditions parfois un peu archaïques. On a appris mutuellement des uns des autres autant sur le plan professionnel que personnel. Une mission comme cela ne peut que prouver que l’autre est une mine d’or. Je suis convaincue que les pays doivent agir ensemble pour régler les problématiques et que nous devons avoir une vision plus mondiale de notre place sur terre. 

Lorsque je suis arrivée dans ce pays , mes yeux d’occidentale étaient plus focalisés sur ce qu’il pouvait ne pas y avoir, mais lorsque je suis repartis, je voyais plutôt tout ce qu’ils avaient et ce qu’il n’avaient pas n’était pas important. On ne pourra jamais tout avoir, il faut capitaliser sur ce que l’on a. Et ça, c’est une manière de penser que je vais garder. 

Le retour n’a pas été facile, il faut retrouver un sens à ce que l’on fait, retrouver le cours de sa vie en essayant de trouver une manière efficace de pouvoir restituer tout le savoir acquis. Cette expérience a bouleversé ma vie, mais a aussi consolidé une spiritualité et un état d’esprit ancré en moi. On ne peut pas passer sa vie centré sur soi, l’ouverture aux autres et au monde sans préjugés est une richesse rare et apaisante. 

Je ne peux pas regretter après un échange avec le peuple Sénégalais de vouloir donner plus de mon temps au profit des autres que de moi-même. C’est ainsi que je me sens vivre et que je suis heureuse. 

Un grand merci à la Caritas Kaolack où les rencontres ont été incroyables. Les gens y sont brillants, dévoués, passionnants et passionnés. Quelle chance d’avoir appris d’eux ! 

Merci aux personnes avec qui j’ai partagé cette mission. De belles rencontres, des gens aux chemins différents réunis dans la même dynamique. On est en quelque sorte une famille et à nous de faire vivre tout cela encore longtemps à travers nos actions et nos témoignages. 

Camille, bénévole de l'équipe Migrants

Pour plus en détails sur les différentes étapes de la mission :

https://www.polarsteps.com/missionkaolack2023/6709299-mission-kaolack-2023